samedi 20 décembre 2014

Bienvenue dans la soupe

Je souhaiterais prévenir qu'il ne s'agit aucunement de déprimer qui que ce soit ici, mais d'éclairer sur la situation réelle des rapports entre santé et environnement. Cette situation peut se dérober au regard du promeneur badin, mais crève les yeux aux spectateur curieux et fouineur. La situation telle qu'elle se présente est bien plus que simplement inquiétante. Je ne pense pas exagérer en disant qu'il en va de notre survie. Si nous ne voulons pas être cuisinés à petit feu pour finir à point bien avant l'âge, nous n'avons pas d'autre choix que de tourner notre regard vers ce bourbier, vers cette soupe de toxines de plus un plus épaisse, vers ce qui ne devrait pas être mais est, à cause de la folie, de l'avidité et de l'ignorance des Hommes qui mettent en péril notre longévité et la possibilité d'une vie en bonne santé.

Encore faudrait-il définir ce qu'est la santé, car nos organismes malmenés se sont habitués à un état de fatigue, de petits bobos et de soucis mineurs de santé qu'aucune médecine traditionnelle au monde ne qualifierait de "bonne santé". Mais on s'habitue à tout et cet état devient tout simplement la normalité: fatigue plus ou moins chronique, petites dépressions, burn-out, problèmes de mémoire, de concentration, brouillard mental, allergies, intolérances alimentaires, éruptions cutanées de toutes sortes, problèmes de digestion, syndrome du colon irritable, infections répétées, migraines ou autres douleurs récurrentes mais pas assez invalidantes pour se considérer réellement malade... Aucune médecine traditionnelle ne définit la santé par une absence de maladie et encore moins par une absence de maladie grave. Dans le paragraphe 9 de son Organon, Hahnemann nous éclaire sur sa conception de la santé : « La force vitale et spirituelle, donnant vie en tant que dynamis au corps matériel, règne souverainement dans tout l'être humain en bonne santé et assure que toutes ses parties se maintiennent dans une marche de vie admirablement harmonieuse au niveau émotionnel ainsi que dans l'action, de façon à ce que notre esprit puisse se servir de cet outil vivant et plein de santé pour se consacrer librement aux buts plus élevés de notre existence. » Et c'est justement cette santé-là qui est en péril à cause d'un enrichissement ahurissant en substances chimiques et toxiques de notre milieu de vie immédiat (lit, chambre, maison, voiture, ville et campagne). Les maladies chroniques et auto-immunes gagnent dangereusement du terrain et concernent de plus en plus les enfants et jeunes adultes.

Face à cette prise de conscience j'ai constaté deux réactions possibles. L'une consiste à se tapir dans une forme d'ignorance active qui balaie d'un revers de dépit ironique toute envie de faire face à la situation: "Mais alors, on ne peut plus rien manger, plus rien faire alors. On n'a plus qu'à s'enterrer." Donc on continue comme en l'an quarante en espérant peut-être qu'ignorer le problème le fera disparaître : ce que je ne vois pas ne me voit pas. La deuxième réaction est celle d'un catastrophisme déprimé et larmoyant du genre "On va tous mourir." Oui, c'est sûr, on va tous mourir ! Le tout est de savoir si d'ici là, nous mourrons dans un monde où les maladies chroniques sont devenues la règle, où l'on meurt de plus en plus jeune, où les enfants n'ont d'autres perspectives que les allergies, le déficit d'attention et d'hyperactivité, la baisse de l'intelligence, l'autisme, le diabète etc. Nous pourrons aussi nous demander le jour de notre mort si nous n'aurons été que de simples spectateurs inactifs devant une catastrophe qui se déploie sous nos yeux

Le plus dangereux ce serait de les fermer. Le sonneur d'alarme Roger Lenglet ne mâche pas ses mots dans son livre "24 heures sous influences. Comment on nous tue jour après jour."
" « Si on vous écoute, on ne vit plus », me dit-on parfois. Mais si vivre consiste à fermer les yeux, alors on est sûr de se faire écraser. Prenons garde : la complexité des dangers du monde moderne menace aujourd'hui jusqu'à notre instinct de survie."
J'observe également depuis un moment une certaine lassitude face à l'accumulation des lancements d'alerte. Des scandales sanitaires depuis quarante ans, il y en a eu tellement qu'on a fini par s'en lasser. On en a marre. Et en voilà encore un ! Ils exagèrent tout de même ! C'est comme si on n'y croyait même plus vraiment : "C'est quand même pas possible autant de scandales sanitaires." Nous voudrions faire confiance et c'est une bonne chose. C'est notre propre intégrité, notre bonté et notre loyauté qui nous rendent incrédule devant la crapulerie des lobbyistes et devant la pléthore de scandales sanitaires qui se dessinent à l'horizon sans éclater au grand jour parce qu'au fond, nous ne voulons pas trop y croire. On se dit que cela se saurait ou alors qu'il ne faut tout de même pas exagérer, on est encore bien en vie, tout ne va pas si mal, si tout cela était vrai, on devrait tous être morts. Ou alors on s'est simplement lassé de s'indigner. Car chaque scandale sanitaire, chaque nouvelle connaissance bouscule nos habitudes de consommation et nos réflexes santé. Et ça, on n'aime pas ça du tout : encore boycotter ceci, encore éviter cela, encore repérer tel ingrédient dans telle catégorie d'aliments...  Au fond on veut juste être tranquilles, on veut continuer comme d'habitude.

Cela tombe bien, car c'est exactement sur cette psychologie tout à fait humaine que peuvent miser les lobbyistes pour nous maintenir dans l'ignorance et dans l'inactivité. La défense du produit consiste à instiller le doute et à faire croire à une controverse scientifique là où les preuves de la nocivité sont largement majoritaires. Ce qu'il en est de l'honnêteté scientifique dans le lobbying et ses méthodes est parfaitement exemplifié par l'étude de Tübingen qui, en 1997, a mesuré le taux de mercure dans la salive d'un panel de 20.000 porteur d'amalgames avant et après mastication pour finalement révéler des taux de mercure dépassant jusqu'à trente fois le seuil limite autorisé pour l'eau potable. Quelle était la réaction des autorités allemandes ? Ils ont sans tarder crié haro sur cette étude qui dressait un bilan pour le moins alarmant pour les porteurs d'amalgames. Fallait-il discréditer à tout prix cette étude, fabriquer de la "controverse" scientifique pour semer le trouble, jeter l'ombre d'un doute pour ainsi éviter que les cabinets de dentistes soient pris d'assaut par des foules "d'amalgamés" inquiets, voire indignés au point de réclamer des dommages-intérêts ? Une chose est sûre : les efforts pour la suite de l'étude ont été étouffés dans l’œuf suite à des pressions faites sur ses auteurs. Philippe Clédon, un co-auteur de l'étude, explique dans un courriel à l'Afssaps pourquoi cette deuxième partie n'a jamais été publiée :
« J’ai dû arrêter mes travaux sur la toxicité des métaux lourds sur la santé de la reproduction humaine et donc par là même l’étude que nous avions commencée en 1995 sur les amalgames dentaires à cause des menaces et pressions qui pesaient sur notre groupe de travail à l’Université de Tübingen en Allemagne. Nous avons publié la première partie de cette étude qui correspondait à la description analytique des métaux lourds et surtout du mercure [...]. Cette étude a d’ailleurs été traduite en français et mise à votre disposition par le Dr Melet. La 2ème partie de l’étude devait porter sur les aspects épidémiologiques en relation avec les accumulations de mercure. Malheureusement cette partie du projet n’a jamais pu être commencée car je n’ai pu maintenir le groupe de travail sous la pression et les menaces des parties concernées (Université, cliniques dentaires, etc.). [...] » (dans un article de Marie Grosman (fr) en réponse aux critiques de l'Afssaps)
Je ne me fais plus d'illusions sur les organismes publics. Cela fait longtemps qu'ils ne protègent plus ni l'intérêt général ni la santé publique. Ils sont infiltrés par les tentacules du lobbying et se retrouvent, peut-être même sans en être conscients, à protéger les intérêts des industriels, rien de plus. Mais je répète encore une fois, cet article ne se propose pas de déprimer, mais d'attirer l'attention sur l'énormité des enjeux. Pour bien se rendre compte de ces enjeux, j'ai constitué un petit répertoire de toutes les sources et documents qui brossent un portrait sans fard de la situation. Puisque je le mettrai régulièrement à jour, je l'ai intégré à la barre de menu du blog en tant que lien permanent: La recette de la soupe.

Il ne faut pas désespérer car des solutions existent: la détoxification en profondeur. Mon but désormais n'est plus seulement de me détoxifier du mercure, mais de la soupe, et cela jusqu'au niveau intracellulaire. Cela signifie pour moi un ou deux ans de Grande Détox que j'entretiendrai ensuite par des détox régulières de 3 ou 4 semaines au printemps et en automne. La Grande Détox commencera pour moi par le mercure et les métaux lourds, puis l'aluminium, puis les parasites, puis tout ce qui est issu de la pétrochimie: pesticides, phtalates et compagnie. Voilà la feuille de route que je me propose en ce moment et que j'ai envie d'exposer dans ce blog avec l'aide de mon ami naturopathe ainsi que d'autres amis qui contribueront grâce à leurs propres recherches et expériences.

Cela va prendre du temps et de la patience. En attendant, je souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année, dans la joie, la paix et la santé.

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