mercredi 25 février 2015

Intestin, quand tu nous tiens.

J'ai fréquemment mentionné Chris Shade dans les précédents articles. Ce sont ses conférences qui m'ont ouvert le champ d'une détoxification naturelle. Ne perdons pas de temps et plongeons directement dans le vif du sujet grâce à une conférence donnée par Chris Shade lors du sommet Thriiive #13, un événement qui réunit une fois par an la crème de la médecine holistique et intégrative des États-Unis. Pour établir sa stratégie de détox, Chris Shade a préféré regarder du côté du fonctionnement naturel de notre corps pour découvrir qu'il possède des mécanismes très sophistiqués pour se débarrasser seul de substances indésirables. Comprendre comment le corps s'y prend nous permet ensuite de déduire les moyens pour remettre sur pieds ces mécanismes, pour les soutenir et les réguler. Il explique donc d'abord les trois phases que notre organisme met en œuvre pour se débarrasser de substances indésirables, puis comment ce système peut être perturbé pour finir sur les possibilités de le relancer et le stimuler.


Le système de détox propre au corps

La détoxification est un système à trois phases. On nous parle surtout des deux premières phases, mais on oublie souvent la dernière qui est liée aux protéines de transports MRP (multidrug resistance proteins tels que MRP1, MRP2, oATP, MRP3). Leur découverte relativement récente (autour de l'an 2000) pourrait expliquer cet oubli. Chaque cellule possède donc trois mécanismes de base pour se débarrasser des toxines. Avant de rentrer dans les détails, voici les fonctions de chaque phase dans les grandes lignes:

La phase I: Dans cette phase, le corps "découpe" les toxines en molécules plus petites par activation oxydative pour former des radicaux libres. Cette phase n'est pas nécessaire en ce qui concerne les métaux lourds, puisqu'ils sont déjà à l'état de radicaux libres. Pour les autres substances toxiques une activation oxydative prépare la toxine pour la conjugaison en phase II.

La phase II: Ici le radical libre est conjugué, c'est-à-dire attaché à un antioxydant ou des acides aminés dans le but de le rendre hydrosoluble et reconnaissable par les protéines de transport. La conjugaison peut se faire grâce au glutathion, grâce à l'acide glucuronique, grâce aux sulfates, à la glycine, à la taurine et d'autres groupes méthyle. 

La phase III: La troisième phase dépend des protéines de transport MRP. Ces protéines sont des transporteurs actifs qui utilisent l'énergie de la cellule, l'ATP, pour transporter différents substrats à travers les membranes cellulaires. Ces transporteurs saisissent le conjugué (radical libre + antioxydant tel que le glutathion) à tous les niveaux des barrières phyiologiques: de l'intérieur de la cellule vers la matrice extracellulaire, puis vers le sang, du sang vers le foie et finalement dans les intestins via la bile. L'ouverture de la voie des intestins est capitale pour éviter que le conjugué ne soit redirigé vers les reins. C'est ici à la phase III que se jouera cette décision comme on va voir plus bas.

Voici comment Chris Shade représente schématiquement le système d'auto-détox du corps avec ces trois phases:


Ces trois phases ont lieu dans absolument toutes les cellules du corps humain, donc aussi dans les cellules du cerveau. La détox coûte beaucoup d'énergie au corps puisqu'elle consomme de l'adénosine triphosphate (ATP), la molécule clé de l'énergétique cellulaire. L'adénosine triphosphate emmagasine l'énergie de la dégradation de molécules organiques lors du catabolisme au sein des cellules pour assurer le métabolisme. L'ATP est la source principale d'énergie cellulaire et doit être liée à une molécule de magnésium pour être biologiquement active. C'est la raison pour laquelle le magnésium est un facteur important pour toute détox.

Klinghardt résume ce système à trois phases en ces termes :
"Tout comme le foie, chaque cellule met en œuvre les trois phases de détoxination. En phase I les toxines sont captées par le foie et décomposées par des enzymes pour produire plusieurs composés plus petits mais aussi plus toxiques qui devront être éliminés dans la phase II où des acides aminés se lient aux composés toxiques créant ainsi un conjugué. Si la phase II n'est pas assez rapide, les toxines s'accumulent. Dans la phase III la toxine conjuguée est déversée dans bile grâce. Si ensuite les toxines restent accrochées à la paroi intestinale, parce que rien ne peut les transporter, les cellules endothéliales envoient un signal à toutes les cellules de la phase 3. Ce signal leur signifie d'arrêter de détoxifier, puisque ça n'avance plus dans les intestins, la sortie est bloquée. Il y a alors une sorte de refoulement de la phase 2. C'est ici que le tapissage de l'intestin avec des fixateurs prend tout son sens. Si grâce à la microsilice ou la chlorella on détoxifie l'épithélium de l'intestin, le signal pour continuer le processus de détoxination peut être transmis." (Dr. med Dietrich Klinghardt in Therapie-Protokolle, INK; www.ink.ag)

Quand les éboueurs font grève

Voici à quoi ressemble le système perturbé:




La meilleure façon de perturber tous ces mécanismes chimiques est l'inflammation. Le mercure élémentaire ingéré par les amalgames ne pose peut-être pas un gros problème de toxicité, car il n'est pas très bien absorbé. Mais en passant dans les intestins, il crée des états inflammatoires ce qui mène à une condition connue sous le nom d'intestin perméable. Comment alors cette inflammation arrive-t-elle à Cette inflammation entrave considérablement l'activité de la dernière protéine de transport, la MRP2, responsable de décharger le conjugué dans les intestins pour une élimination par les selles. L'affaiblissement et la perturbation de cette protéine de transport a une répercussion négative sur le système entier et finit par étouffer toute la chaîne jusqu'à la phase II. Les trois phases sont comme un tapis roulant depuis l'intérieur de la cellule jusqu'aux selles. Mais si la phase III est compromise parce qu'une inflammation des intestins ne peut plus assurer le transport des toxines vers les intestins, alors le corps envoie des signaux le long de ce tapis roulant pour le ralentir ou le stopper. Le corps se protège ainsi lui-même. S'il ne peut pas en toute sécurité éliminer les toxines par la voie des intestins, il ne lui reste plus qu'un seul moyen pour faire sortir les toxines: les reins. Grâce à la protéine de transport MRP3 le foie remet le conjugué dans la circulation sanguine dans l'espoir de l'éliminer par les reins.

Les phases II et III sont intimement liées puisqu'elles s'arrêtent et redémarrent de concert. Par contre, les signaux ne se répercutent pas ou mal sur la phase I. Le corps continue de transformer les toxines en radicaux libres dans l'espoir de les conjuguer pour s'en débarrasser, ce qui aboutit au final à un stress oxydatif (trop de radicaux libres), ce qui à son tour renforce le phénomène inflammatoire. Cette situation d'inflammation chronique peut ensuite mener au cycle NO/ONOO ou stress nitrosatif, une autre condition à laquelle on relie beaucoup de maladies chroniques, mais qui elle aussi peut être provoquée par une intoxication aux métaux lourds.

Pour reprendre le problème: Quand l'état inflammatoire se situe dans les intestins (ce qui est hautement probable pour un porteur ou ex-porteur d'amalgames), cela envoie un signal au système de ne plus acheminer les métaux toxiques vers les intestins (risque de réabsorption et de sur-inflammation). La protéine de transport MPR2 se bloque et ne peut plus escorter le conjugué antioxidant + toxine hors du foie vers les intestins. Mais le corps a un système de sauvegarde. Si le foie se rend compte que la MPR2 se bloque, il se rabat sur la MPR3 qui remet le conjugué dans la circulation sanguine en direction des reins. Le problème c'est que les reins sont souvent déjà fragilisés chez les patients intoxiqués. Les reins ne disposent que d'une superficie de filtrage comparable à une table de ping pong. Les intestins ont une surface de deux terrains de tennis. Mais la voie des intestins étant entravée et la phase III arrêtée, le corps répercute le signal sur la phase II qui s'interrompt. Nos voies de détoxification sont compromises.

Voici dans les principales lignes comment notre corps gère et essaie de faire face à la toxicité environnementale, et ici notamment celle du mercure. Ces connaissances vont nous aider à mieux comprendre les solutions proposées par Chris Shade et Dietrich Klinghardt, et à faire nos propres choix informés quant à notre démarche individuelle.

J'ai déjà parlé dans les précédents articles d'un produit mis au point par Chris Shade: la micro-silice qu'il commercialise sous le nom de IMD (Intestinal Metal Detox). Il s'agit de silice enrichie en groupes sulfur-hydriques. Le docteur Klinghardt a adopté ce produit en le vantant comme le meilleur moyen de fixer le mercure dans les intestins, ainsi que tous les métaux lourds qui ont une affinité avec les groupes sulfhydryles. Il agit comme un relanceur de phase III en fixant les toxines dans les intestins et en ouvrant ainsi la voie des intestins. Je l'ai pris pendant deux mois en association avec de l'aloé véra, du Ganoderma (Reishi) et de l'eau de Quinton dans le but d'assainir mes intestins et de calmer l'inflammation. J'en ai recommandé et j'ai recommencé aujourd'hui.

Je pense qu'il n'est pas besoin de plus de détails à ce stade. Les détails nous seront utiles pour déjouer les obstacles pendant la détox. Mais pour cela il faut d'abord commencer! Il est donc temps de passer aux choses sérieuses et de voir ce que Klinghardt dit sur le processus de détox.

5 commentaires:

Guiom Naturo a dit…

Très intéressant, merci :)
J'ai hate de lire la suite !

Yggdrasill a dit…

La suite est en préparation cher Guiôm ! Il portera sur les 3 chemins de la détox selon Klinghardt.
Merci pour ton commentaire.

Unknown a dit…

Impressionnant !!!
Il y a juste quelques problèmes dans cet article : mots manquants et phrases non terminés

Jérôme a dit…

Bonjour

Après avoir lu le pdf de Chrys Shade, as tu appliqué son programme de désintoxication ?
Le problème est de se procurer tous ses composants qui sont loin d'être donnés...

Unknown a dit…

Merci pour vos articles passionnants , insrtuctifs , synthétiques et clairs .
Je suis naturopathe , j'ai un garçons Asperger et asthmatique de 14 ans qui a très mal réagi lors de sa dernière vaccination anti Tétanique , mon autre fils est hyperactif et a un touble déficitaire de l'attention ....et une candidose marquée ainsi qu'un impétigo récidivant
Nous sommes également atteint d'une maladie génétique , le syndrome d'Elhers Danlos qui mime la fibromyalgie à merveille ou le SFC ;Comme vous , j'accorde ma plus grand part de confiance aux capacités homéostasiques et éliminatives du corps pour peu qu'on le soutienne . Je viens d me faire marquer au fer rouge et "recadrer " d'un groupe facebook concernant le protocole Cutler car je posais des questions embarrassantes , notamment certaines concernant la dernière phase mais aussi un questionnement sur l'état préalable des émonctoires et sur la redistribution si ceux ci sont saturés ou encrassées comme peuvent l'être des filtres non rincés ni nettoyés . Il m'a été demandé de rester dans le cadre et de relire le protocole Cutler !!!! J'ai trouvé mes réponses sur votre site et vous en remercie ; La lumière du questionnement , des analyses comparatives entres différentes approches en passant par l'expérimentation et la compréhension des mécanismes physiologiques sous jacents font qu'enfin je trouve vos articles à la fois riches et abordables , logiques a contrario de certains sites sur facebook qui font preuve de rigidité ou de religiosité , ou le questionnement est banni et donc l'évolutivité aussi
Bien à vous tous qui vous battez pour combattre les toxiques prisionniers dans votre organisme mais aussi qui êtes des lanceurs d'alerte sur la toxicité régnante de note monde actuel . Je me dis parfois que nous sommes les premiers à en faire les frais comme pour prévenir que notre environnement est délétère et qu'il y a urgence à changer la donne
Fabienne